Spotify cesse de financer des festivals en France

Par Maxime le 5 mars 2024 à 19h02

La décision de Spotify de ne plus soutenir financièrement les Francofolies de la Rochelle et le Printemps de Bourges dès 2024 intervient en réponse à la mise en place d’une nouvelle taxe sur le streaming musical en France, annoncée par le gouvernement de Macron. Cette taxe, votée au Sénat en novembre et devant être appliquée à partir de 2024, s’élève à 1,2% du chiffre d’affaires des plateformes de streaming, réduite de la proposition initiale de 1,75%​​​​​​.

Antoine Monin, le directeur général de Spotify France, a exprimé son « regret » d’en finir avec le soutien aux deux festivals, un soutien qui incluait des aides financières et des activités sur le terrain pour des artistes émergents. Spotify, qui verse déjà 70% de ses revenus aux ayants droit, ainsi que plusieurs taxes, dont la TVA à 20%, une taxe sur les services numériques à 3% et une taxe sur les services vidéo à 5%, considère cette nouvelle taxe comme une charge supplémentaire difficile à absorber​​​​.

Le groupe suédois, contrairement à des concurrents comme Apple, Google et Amazon, est spécialisé dans le streaming musical, rendant cette taxe plus impactante sur ses finances. Bien que le groupe ait connu un excellent trimestre sur le plan financier grâce à une hausse de ses prix, il affiche rarement des bénéfices depuis sa création, malgré une croissance impressionnante. Une des options envisagées pour faire face à cette taxe serait d’augmenter encore les prix des abonnements, ce qui placerait Spotify à un tarif plus élevé que d’autres plateformes​​.

Pour Antoine Monin, cette situation implique que la France « n’encourage pas l’innovation et l’investissement » et en conséquence, ne sera plus une priorité pour Spotify. Il a dénoncé cette taxe comme « une monumentale erreur stratégique », allant à l’encontre des enjeux de souveraineté économique, culturelle et technologique européenne. Il semble que la décision de se retirer du financement des festivals soit une tentative de mettre la pression sur le gouvernement français, qui risque de perdre un acteur majeur comme Spotify du marché français​​​​.

Les festivals concernés n’ont pas réagi officiellement mais ont « accusé réception » de la décision de Spotify. D’un autre côté, des entités comme le Centre national de la musique (CNM), le Syndicat des musiques actuelles et l’Union des producteurs phonographiques français (UPFI) étaient favorables à l’instauration de cette taxe streaming, visant à soutenir la filière musicale française. La décision de Spotify de se retirer du soutien aux festivals français révèle les tensions entre les plateformes de streaming et les régulations gouvernementales, et soulève des questions sur l’avenir de la musique en streaming en France​​​​.

En résumé, Spotify a pris une position ferme en réponse à la nouvelle taxe sur le streaming musical en France, une décision qui marque un tournant dans les relations entre les géants du streaming et les régulateurs français. La situation met en lumière les défis économiques et stratégiques auxquels les plateformes de streaming sont confrontées, tout en ayant des répercussions significatives sur le paysage culturel et musical français.